Et du point de vue de l'enseignant...

Un tel projet a l'énorme avantage d'être très ouvert ce qui laisse une grande liberté d'action. En contrepartie (il faut bien qu'il y en ait une!), on a parfois du mal à se représenter, en tant qu'enseignant, où on en est dans le projet, on peut s'y perdre. Surtout qu'on ne peut pas toujours précisément prévoir quelles orientations vont prendre les questionnements des élèves. Il faut donc s'accommoder de cette incertitude. Comme dans tout projet, on connaît une alternance de périodes enthousiastes ("on se dirige là et ça avance tout seul") et pessimistes ("ça n'avance pas et, vu où on en est, on n'est pas sûr d'y arriver"). C'est dans ces périodes de doute qu'il faudrait faire appel au s.a.v. (= appeler les conseillers pédagogiques ;-)

Bref, quand on voit le plaisir des élèves à travailler ensemble, leur investissement dans l'avancement du projet, le sens que prennent certaines notions abordées ensuite spécifiquement en séquences décrochées, le projet semble moins "envahissant".

Alors pour ceux qui hésitent encore, voici une liste (non exhaustive évidemment) de ce que les élèves de Langroix ont fait :

Observer d’un œil nouveau ce lieu pourtant familier (à l’abandon au milieu en zone urbanisée où quelques élèves se retrouvent pour jouer)

Écouter les sons présents, le silence relatif

Comparer les essences d’arbre observées aux descriptions des documents disponibles, le nombre de variétés de plantes dans "cette zone par rapport à celle-là"

Émettre des hypothèses pour expliquer un phénomène (pour l'étagement des espèces végétales par exemple)

Mesurer pour comparer, un  mètre carré (c’est une ficelle de 4 m si c'est un carré mais ça peut aussi être une ficelle de 5 m si c'est un rectangle de 2m x 0,5m), des angles (pour tracer un graphique circulaire)

Calculer des pourcentages (puis des degrés d’angles)

Utiliser des outils, des média :

-         informatiques : recherche, traitement de texte en insérant des photos pour transformer ces documents en page web, modifier des images pour l’énigme du rallye bio,

-         scientifiques (loupe, microscope),

-         affiches

Se documenter en exploitant diverses ressources (La hulotte, Internet, etc. mais aussi un voisin, un conseiller pédagogique…)

Expérimenter la décomposition des feuilles (expériences ne permettant pas toujours de démontrer, il faut alors avoir recours à un savoir savant, dommage)

Mettre en place des relations entre les différents organismes vivants

Prendre conscience de la diversité des espèces végétales et de leur accommodation ou non au milieu en comptabilisant, en recensant par zone (mètre carré), des espèces animales présentes ou supposées vivre ici.

Coopérer pour répondre à une consigne donnée, pour choisir une direction d’observation, pour produire ensemble une affiche en se donnant des rôles, pour exposer oralement quelques aspects de notre travail

La "preuve" en images :

 Pour conclure, tentons de comparer sur la démarche scientifique du projet bio et celle du défi techno : observation comparée, mesurée pour comprendre les relations entre les composants d'un côté, et expérimentation, essai erreur de l'autre. Quoique... c'est peut-être l'inverse...

C’était juste un petit bilan, pour se rassurer !